Guerre en Ukraine : qu’est-ce que la chloropicrine, cet agent chimique que les États-Unis accusent la Russie d’avoir utilisé ?

  • La Russie attaque la région de Kharkiv avec des bombes guidées, le 1er mai 2024.
    La Russie attaque la région de Kharkiv avec des bombes guidées, le 1er mai 2024. Vyacheslav Madiyevskyy / Avalon - MAXPPP
Publié le
MIDI LIBRE AVEC AFP

Les États-Unis accusent la Russie d’avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué du département d’État ce mercredi 1er mai.

"L’utilisation de ces produits chimiques n’est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d’État dans un communiqué publié mercredi 1er mai 2024.

En outre, la Russie se sert d’agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

Vagues de sanctions

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l’effort de guerre russe dans l’invasion de l’Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d’armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s’inscrit dans la même logique que les opérations d’empoisonnement d’Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d’État.

Navalny

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d’un grave empoisonnement qu’il avait attribué au Kremlin.

L’ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

Manque de transparence

La Russie a déclaré ne plus posséder d’arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l’utilisation d’armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d’inhalation, présente un risque pour la santé. Selon le site canadien Sage Pesticides, la chloropicrine s’est révélée très toxique par les différentes voies d’exposition lors des études chez les animaux de laboratoire. Elle est également corrosive pour la peau et les yeux. En France, cette substance est interdite à la vente depui 1989, peut-on lire sur Wikipédia.

"Contournement"

"Les sanctions prises aujourd’hui visent à perturber encore plus et affaiblir l’effort de guerre russe en s’attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l’aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d’aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d’entre elles, d’avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays : les Émirats arabes unis, la Turquie et l’Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l’Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d’entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d’exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d’oléoducs et gazoducs suffisants vers l’est.

Que prévoient les sanctions ?

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux États-Unis, ainsi que l’interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l’UE et plusieurs pays proches, tels que l’Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l’encontre de la Russie depuis le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l’aluminium, le cuivre et le nickel, dont l’importation aux États-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (14)
Lt-Anderson Il y a 14 jours Le 02/05/2024 à 15:28

Les canons Russe ont fait tomber Dien Bien Phu
entrainant des milliers de morts !!
Les armes livrées aux fels ont tué nos soldats du contingent !

Anti-beaufs et VC réacs Il y a 14 jours Le 02/05/2024 à 14:12

Les USA qui ont déversés des tonnes de napalm sur le Vietnam et ailleurs sont mal placés pour critiquer.

cisco580 Il y a 14 jours Le 02/05/2024 à 15:20

ils ne critiquent pas ils informent.

LePunisher Il y a 14 jours Le 02/05/2024 à 12:20

Les États-Unis éternels donneur de leçons mais qui ont été les 1er à utiliser des armes chimiques voire biologiques pour leurs propres intérêts... Ne changez rien! Pathétique !