"Je considère que le maire ne m’a pas respectée" : Coralie Mantion sans langue de bois après son retrait de la majorité de la métropole de Montpellier

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  • Coralie Mantion, tête de liste EELV aux municipales de 2020, avait fait liste commune au second tour avec Michaël Delafosse. En votant contre le budget, elle s'est retiré de facto de la majorité alors qu'elle était 2e vice-présidente de la métropole.
    Coralie Mantion, tête de liste EELV aux municipales de 2020, avait fait liste commune au second tour avec Michaël Delafosse. En votant contre le budget, elle s'est retiré de facto de la majorité alors qu'elle était 2e vice-présidente de la métropole. Midi Libre - GIACOMO ITALIANO
Publié le , mis à jour

Sa sortie de la majorité, l’usine à plastique, le PLUi… la future ex-deuxième vice-présidente EELV de la Métropole et conseillère municipale de Montpellier fait le point sur ses quatre ans dans l’exécutif, les désaccords et les politiques qu’elle a menées.

Où en êtes-vous de vos missions au conseil de Métropole ?

Je suis toujours vice-présidente de la Métropole. Ma démission sera soumise au vote au prochain conseil, a priori en juillet. En revanche, je ne suis plus déléguée à l’urbanisme et à l’aménagement du territoire. Je n’étais plus en adéquation avec la politique du président Michaël Delafosse. La ligne rouge a été franchie. Les engagements qui avaient été pris entre les deux tours des élections municipales n’ont pas été respectés. Notamment en ce qui concerne l’incinérateur plastique évidemment. Il y a eu aussi le PLUi ou encore les ZAC Cambacérès, du Coteau de Malbosc ou Sablassou. Il n’y a pas eu le changement de logiciel qu’il faudrait faire par rapport à la transition écologique.

Êtes-vous déçue ? Amère ? En colère ?

Je suis en colère. Contre Michaël Delafosse. Je considère qu’il n’a pas respecté ses partenaires et je considère qu’il ne m’a pas respectée en tant qu’individue. En 2020, on a créé une équipe. On aurait dû apprendre à fonctionner les uns avec les autres. Or il n’y a eu aucune acculturation de l’écologie politique.

Pourtant des choses ont été faites : des travaux de végétalisation, la voiture bannie de la ville…

Ce sont des petits pas. Or la situation est telle qu’on ne peut pas se contenter de petits pas. Chaque année, on bat des records de température. Il faut mettre en place de vraies politiques structurantes : les déchets, des aménagements… Or, je me rends compte que les socialistes restent dans une logique productiviste. Si on veut rééquilibrer le territoire, Montpellier ne peut pas être toujours plus attractive. On ne peut pas continuer à bétonner la ceinture verte. Cela entraîne un blocage des politiques structurantes.

Vous dites que le maire vous a manqué de respect. En quoi est-ce le cas ?

Je pense notamment à des réunions sans moi, en parallèle à d’autres que j’ai pu faire et où il a donné des directives contraires à celles que j’avais données. François Vasquez a eu le même problème. Ce n’est pas acceptable.

Est-ce que vous n’avez pas été un peu naïve ?

Oui, probablement quand on a été élue, je pensais faire un travail d’équipe, de transparence. Je pensais qu’il s’appuierait sur les élus écologistes. Or il s’est servi de nous pour être élu. C’est un constat.

Sur quoi n’étiez-vous pas d’accord ?

Il n’y a pas eu de remise en question des politiques publiques. Le doublement de l’A9 par exemple n’a pas résolu le problème des embouteillages. Or il continue à soutenir les projets du Lien, du Com, de la Déviation est...

Quand François Vasquez a été écarté, pourquoi n’avez-vous pas démissionné ? Pourquoi n’avez-vous pas été davantage solidaire avec lui ? On vous a vue par exemple aux côtés du maire à la réunion publique des Cévennes.

L’aménagement urbain des Cévennes, c’est un projet que j’ai porté, modifié. C’est un vrai exemple de la préservation des espaces verts. C’est ça préparer Montpellier face aux enjeux du dérèglement climatique. Je considère que j’ai été solidaire avec François Vasquez. J’ai exprimé à Michaël Delafosse mon désaccord. L’incinérateur à plastique, personne n’a été élu pour le mettre en place. Le maire a aussi refusé d’arrêter la ZAC du Coteau de Malbosc, de Cambacérès… Il y a là une rupture de contrat. C’est pour ça que j’ai voté contre le budget. Mais déjà au moment de l’usine CSR, je me doutais que j’allais partir, j’attendais la dernière réunion concernant le PLUi. Le timing avec la démission de François Vasquez n’est pas à mon sens quelque chose de significatif.

Justement, vous portiez le PLUi. Où en est-il aujourd’hui et pourra-t-il voir le jour au cours de ce mandat ?

L’étude environnementale est en cours. La concertation préalable aussi. C’est un processus long. Le conseil de Métropole devrait le faire voter en octobre. Il faut ensuite que les 31 communes le votent. L’État, la Région, les partenaires donneront aussi leur avis. Un autre vote au conseil de Métropole aura lieu en 2025, et là, il sera effectif.

Donc, le PLUi n’est pas menacé par votre démission ?

Non, cela n’a rien à voir avec ma personne. Pour moi, il est terminé. Nous ne sommes plus dans la phase technique mais dans son écriture.

Vous avez accompagné Michaël Delafosse sur les deux tiers de son mandat. En 2026, vous serez donc redevable de son bilan auprès des électeurs...

Non, je ne serai pas responsable du bilan de Michaël Delafosse. On a eu des désaccords. Je les ai exprimés à plusieurs reprises et je considère que nous avons limité les dégâts. Je me suis battue pour sauver le moindre hectare de la bétonisation. Est-ce que j’aurais dû partir avant ? Il y a des projets que nous avons fait avancer. L’Agriparc des Bouisses me tient à cœur. C’est un exemple de ce que pourrait être Montpellier si elle était gérée par une mairie écologiste. Mais un projet comme ça, isolé, ça ne suffit pas.

Où en sont les Verts aujourd’hui ? On dirait qu’il y a un courant différent derrière chaque membre d’EELV.

Mais c’est pareil dans tous les autres partis. Au PS, on va de la gauche barbelée, à la gauche hippie et à la gauche cassoulet.

En 2020, si vous aviez réussi à vous entendre, Montpellier aurait été dans la vague verte et vous seriez aujourd'hui maire de la ville. Vous n’avez pas su vous fédérer…

Je suis d’accord. Il y a eu une guerre d’ego. Nous sommes en construction, on a compris la leçon. Et nous nous sommes mis autour de la table avec Jean-Louis Roumégas et Julia Mignacca, les porte-parole locaux. Il faut un projet pour 2026. Manu Reynaud ? Il est exclu d’EELV. Personne n’est dupe de qui il est. En 2026, il partira avec Michaël Delafosse.

Dans le cadre des Européennes, votre secrétaire nationale, Marine Tondelier, vient mardi à Montpellier. Où et pour quoi faire ?

Elle sera à Mauguio et peut-être à la ZAC du Coteau de Malbosc. Elle vient parce qu’elle a besoin de soutenir les enjeux et les écologistes locaux.

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