VIDEO. MHSC : comment Téji Savanier, après une Panenka ratée il y a deux ans, est devenu le roi des penalties, en course vers un fabuleux record
Avec un 14e penalty consécutif inscrit face au PSG, l’artificier de Montpellier, Téji Savanier, s’impose comme l’un des meilleurs tireurs du XXIe siècle. Du moment qu’il ne tente pas une Panenka…
Dans la "lulu" ! Le dernier penalty de Téji Savanier ? En pleine lucarne, évidemment, lors d’un prolifique MHSC-PSG (2-6), le 17 mars à la Mosson. Gianluca Donnarumma, pourtant parti du bon côté, n’y a vu que du feu. Comme treize de ses prédécesseurs, le gardien parisien a lui aussi subi la loi du Montpelliérain, auteur de quatorze tirs au but consécutifs en Ligue 1. Une impressionnante série commencée il y a deux ans, le 3 avril 2022 contre Brest, sa victime préférée (4). Sang-froid, précision, efficacité, poing rageur à la sortie, tout y est.
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— Ligue 1 Uber Eats (@Ligue1UberEats) March 28, 2024
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Téji Savanier a transformé ses 14 derniers pénaltys en championnat, tous avec le @MontpellierHSC
\ud83c\udfc6 On lui souhaite d'atteindre les 17 de @_fabinhotavares \ud83c\udde7\ud83c\uddf7, record historique... \ud83d\ude4f pic.twitter.com/GgJzCy9MWH
Dans les tableaux de statistiques, les podiums lui semblent promis. Wissam Ben Yedder (33 penalties), Alexandre Lacazette (28), Olivier Monterrubio (26), Zlatan Ibrahimovic (24), Pedro Pauleta, Neymar (23) et Savanier donc (23, dont 4 avec Nîmes Olympique), qui trône en bonne place dans le Top 10 des meilleurs buteurs sur penalty au XXIe siècle. Il y a du beau monde dans la surface, Téji ne tutoie plus désormais que les cracks dans l’exercice.
6e penalty de la saison, à égalité avec Mbappé
Face au PSG, il a inscrit son sixième péno de la saison (100 % de réussite), à égalité avec Kylian Mbappé. Il rejoint au palmarès son coéquipier Whabi Kazhri (alors à Saint-Etienne) à la troisième place des meilleures séries de penalties réussis.
Avec, dans le viseur, le record de l’ancien monégasque Fabinho (17), qui serait à portée si ses deux penalties infligés à Clermont (victoire 4-2, match à rejouer pour jet de pétard) avaient été comptabilisés. Pour paraphraser l’auteur Peter Handke, on imagine très bien "l’angoisse du gardien de but au moment du penalty" croisant le fer avec maître Savanier.
Maudite Panenka contre Nice
Il est loin le temps des doutes quand, le 12 mars 2022, le meneur de jeu héraultais voyait son tir au but – une Panenka - stoppé par le Niçois Walter Benitez, son troisième échec en quatre tentatives, après avoir transformé chacun de ses huit premiers dans l’élite.
"La Panenka ? Je n’ai pas réfléchi, c’est venu comme ça. J’aurais dû réfléchir. Le temps d’attente y est aussi pour beaucoup. C’est fait exprès, mais c’est uniquement de ma faute. Je suis désolé auprès des supporters pour ce penalty mal tiré. J’ai tenté, ça n’a pas réussi ce soir mais j’espère que ça me réussira dans les prochains matches", avait-il justifié à l'époque, de façon prémonitoire.
Clin d’oeil anecdotique, l’Argentin Benitez peut s’enorgueillir d’être l’unique portier à avoir arrêté un péno de Savanier, les deux autres ratés de ce dernier ayant été hors cadre. Cette avalanche de chiffres et de distinctions dit l’efficacité du joueur au profit du MHSC, avec lequel il présente un taux de réussite de 86 % (19 penalties inscrits en 22 tentatives).
L’histoire fascinante d’un face-à-face
Mais elle ne raconte pas l’entière l’histoire de ce fascinant face-à-face qui, comme dans toute relation entre quatre yeux, contient le visible et ce qui se passe dans la tête, où chuchote une voix intérieure : faire le vide au firmament de la pression.
L’instant T est si atomique sur le plan psychologique qu’il nourrit une littérature sur le sujet, des thèses, des expertises et même une polémique née il y a quinze jours entre le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps et Hubert Fournier, le DTN (Directeur technique national) de la Fédération (FFF).
Constatant la faillite des équipes de France lors des séances de tirs au but en grandes compétitions, ce dernier a préconisé "un scenario essayant au maximum de contextualiser la séance de tirs au but".
Le sélectionneur admet qu’il a "pu utiliser le mot loterie", mais insiste sur le "rapport de forces entre le tireur et le gardien de but". Et d’asséner : "Il est impossible de recréer la même situation sur un plan psychologique et athlétique dans une séance d’entraînement par rapport à un match." Une équation impossible.
Une préférence marquée pour le côté gauche
Aux questions cérébrales, Savanier oppose un silence religieux dans les médias, à la fois pour conjurer le mauvais sort mais aussi pour ne pas sortir de sa routine victorieuse, lui qui a inscrit la moitié de ses buts en Ligue 1 sur penalty (23 sur 45, 52 %), une statistique rare.
Ne jamais s’expliquer, ne jamais pavoiser, histoire de ne pas craquer le vernis de "l’infaillibilité". Platini, Zico, Socrates, Maradona, Baggio, Beckam, Mbappé, nombreuses sont les stars du football à s’être liquéfiées au moment fatidique.
Un dénominateur commun : il tire fort
Regard fixé sur le ballon, piétinement de chat, trois pas d’élan, équilibre du corps parfait, le droitier Téji, lui, sait déjà où et comment il va frapper. Avec une préférence nette pour le côté gauche (11 fois sur ses 14 derniers penalties) et cette fameuse "lulu" (5), afin d’être certain de renvoyer le portier adverse à son impuissance. Trait commun à ses quatorze penalties : Savanier tire fort et rarement à ras de terre.
Frappe lourde, plat du pied, contre-pied, l’artificier de Montpellier a tout loisir de varier les plaisirs, servi par une souplesse de cheville et une précision d’horloger, qui l’autorisent à contenir ses émotions tout en gardant l’instinct du tueur.
Quand le mental épouse la justesse technique, Savanier transperce les filets, en attendant sa quinzième réalisation d’affilée, peut-être dès ce dimanche au Havre. Une affaire de spécialiste. Sans oublier de croiser les doigts.
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